dimanche 11 décembre 2011

Enfin, je me moi.

Si personne qui t'empêche de faire quelque chose dans vie, comment est-ce que t'est sensé developper ton esprit critique? C'est pour ça que j'aimerais remercier tout ceux qui m'ont fait douter, qui m'ont empêché, qui m'ont interdit, qui on refuser de m'aider, qui m'ont ignoré, everyone that put me down, and tried to keep me down. C'est grâce à vous, chers épreuves, qu'aujourd'hui je sais ce que je suis capable de faire. Et ce que je veux. J'en assume le poids, je l'ai fait le chemin avec tout ça sur le dos

Je ne me batterai certainement pas pour défendre ce que je suis ou vous faire avaler ce que je fais comme un pillule de solution magique. Je vis juste librement, je me détache des jugements et des qu'en dira-t-on.

Merci, Bonsoir.

Elle est partie!

mercredi 30 novembre 2011

à propos de Marjorie Raymond

OK. 

Je crois que c'est le temps que je me prononce sur le cas de l'intimidation chez les kids à l'école, parce que j'ai ben beau être impertinente et faire des blogues poétique et indirectement incorrect sur l'utilisation salutaire du tricot, sur les talons-hauts et sur tous les autres futilités inhérentes de notre société moderne, le cas de Marjorie Raymond qui s'est enlevé la vie, ça me fait de quoi. C'est comme si j'avais perdu personnellement une bataille.

Moé, j'crachais dans face des bullies à l'école quand la personne était pas capable de se défendre, parce qu'elle était trop sensible, parce qu'elle croyait que c'était normal de se laisser marcher dessus. Combien de fois j'ai reçu des coups dans le ventre parce que j'avais osé me lever contre les agents du gouvernement silencieux de la cours d'école? Combien de fois ai-je déversé tout le flegme que ma jeune conscience pouvait verbaliser à l'époque contre l'injustice de ces gens unilatéraux et vicieux? Contre l'autorité qui préférait administrer d'importants papiers d'éducation-somnabule, les yeux fermés dans leur bureau à serrures doubles? 

Et combien j'ai ragé contre ces âmes tourmentées qui ne trouvaient pas le courage de se lever de combattre leur propre l'oppression? Et combien j'ai ragé de ne pas pouvoir en faire plus pour aller les chercher ou de ne pas avoir la compassion nécessaire pour les réconforter dans leurs tristes desseins?

Oui, ce soir, j'ai l'impression que je me suis battue pour rien. Comme si je n'avais pas pu transmettre adéquatement ma haine aiguisé de l'injustice. Mon sentiment de défaite amère, doublé de révolte impromptue me donne envie de repasser tous les moments de ma vie où j'ai manqué de courage. Oui, la belle bataille que j'ai menée pendant la plus grande part de ma vie, je l'ai perdu dès que j'ai cru l'avoir gagné.

Je sais que c'est un peu dur d'entendre ce que je viens de dire, ce n'est pas très prometteur d'un avenir meilleur. Non. Mais si ça peut vous donner le goût de vous lever et de cracher dans face des bullies, ça fera partie de mes efforts de guerre.

Coyote.

dimanche 20 novembre 2011

Tricote-moi un mouton.

clic-cling schwip stwip. 

ÇA, pour ceux qui ont une oreille vierge d'onomatopées, c'est le son des baguettes qui se cognent, le fil qui entoure la maille et le fil qui glisse d'une aiguille à l'autre. C'est le son qui en plus de celui de la pluie, définit le dimanche après midi. 

Il y a quelque chose de tellement humble dans l'action de tricoter. Je sais que ça va vous sembler très réducteur, mais la vie prend tout son sens lorsque, complètement absorbée dans une action monotone et répétitive, tu transcendes tes ambitions futiles en efforts constants et rangés. Rangée par rangée.

Tout à coup, les secondes, les minutes que tu passes ressemblent à ces mailles que tu tricotes; une suite logique d'actions, imbriquées l'une dans l'autre, liées par le fil du temps. Touts les gestes que tu poses s'orientent vers un but tellement simple, mais aussi de tellement crucial. 

Mais manque pas ta maille. Parce que contrairement à la courte pointe imaginaire du temps qui passe, tu vois exactement où tu as manqué de courage et où tu as laissé tout foirer dans ton tricot.

dimanche 13 novembre 2011

Pourquoi écrire? La réponse 6 ans plus tard.

OK, oui c'est vrai, ça fait un moment.

J'ai l'impression d'être au CEGEP et de répondre à l'insatiable question de ma prof d'écriture Catherine Ewing. « POURQUOI ÉCRIRE ». Elle nous la posait toutes les semaines, formulée de façons différentes, en amenant quelques facettes nouvelles à chaque fois. J'n'y ai jamais vraiment répondu; je me sentais un peu mal que ça ne soit pas un besoin impératif, une urgence qui liait le bout de mes doigts à un crayon ou aux touches de mon clavier. Écrire pour moi, c'est normal. Il n'y a rien de grand au fait que j'écrive, ou que p'tit coune en Europe écrive. Des mots résonnent dans les pas que je fais, s'initient dans l'air que je respire, se cachent dans les images que parcourent mes yeux. Et parfois, je les grave sur une feuilles. Mais pas la plupart du temps.

Écrire c'est tout ce que je fais.


Hey maudit, moi qui voulais faire un billet sur le tricot et la neige. Parfois, j'en ai trop à dire pour écrire. Pourquoi écrire quand tout autour de moi semble déjà avoir sa raison d'être? La question ne se pose même pas. J'imagine que celle que devrait poser Mme Ewing ça serait plutôt... Pourécrirequoi?

mercredi 19 octobre 2011

La bohème des-Sept-Douleurs

Une fois la foule ayant piétiné les couloirs autrefois sacrés des de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, et trotté hasardeusement vers leur siège, le capharnaüm des musiciens rajustant une dernière fois leurs instruments retenti. À la tombée du silence qui précède de quelques secondes le début du premier mouvement, je suis assise droite sur l'austère banc de bois qui a du accueillir bon nombre de croyants depuis la construction de l'église.

Je peux presque ressentir la terreur du pêcheur alors que le prêtre du haut de la chaire surplombant la salle bondée, l'accusait personnellement et lui assurait une place en enfer. Mais l'enfer, c'était là, en cet instant, car au moment même où la terreur des menaces le pétrifiait sur place, le pêcheur n'avait qu'une véritable envie : de soulager son postérieur endolori, hors du champ de vision inquisiteur de l'orateur.

Câlisse qu'on est mal assis sur des bancs d'église. J'comprends asteure pourquoi pu personne y va! À ma grande surprise, aucune autre personne que Sophie et moi n'avait l'air d'être importunée par cet inconfort intolérable.

Je vois une annonce pour l'Opéra de Montréal. Je me revois des bancs moelleux de la salle Wilfrid Pelletier quand j'ai été voir La Bohème. Maudit que j'étais bien dans ma robe du soir a pleuré doucement la mort de Mimi avec Éric.


Pff..

Je comprends pourquoi cette église s'appelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs.

dimanche 16 octobre 2011

Rends-toé pas trop vite.

Plus on s'approche de son but, plus c'est difficile d'en voir le bout. Que dis-je, le boutte, bout-d'criss. C'est à ce moment-là qu'on commence à douter, et à faire des concessions pour protéger au moins ce qu'on a gagné jusqu'à maintenant. Parce que tu regardes derrière toi, et tout le chemin que tu as fait, il t'as fatigué, parce qu'au pied de la montagne, le sommet à l'air plus difficile à atteindre que lorsqu'on regardait le grand tableau de loin. Parce qu'on a assez marcher juste pour se rendre au début qui serait idéalement le commencement de la fin où ils vécurent tous heureux et eurent beaucoup d'enfants. Heureux, eux-autres avec.

Mais tout d'un coup, t'es plus sur. T'es plus sur pentoute que ça vaille la peine. T'es plus sur de te rappeller combien t'as eu mal, ou combien de fois y'a fallu que tu t'arraches le coeur pour te rendre jusqu'ici. C'était un beau rêve. N'est-ce pas?

T'aurais voulu arriver glorieux,
Et soulager ton faste désir sur le champ.
Ravale tes pleurs, osti d'chialeux.
Faire un pays, ça prend du temps.

mercredi 12 octobre 2011

Pour faire des dumplings.

J'ai toujours eu de la misère à doser, dans tout les milieux de ma vie.

Mettons que je sale mes dumplings, je me rappelle tout d'un coup que... MAUDIT QUE C'EST BON DU SEL. Alors j'en met plein plein plein. Et ça me donne des dumplings au sel, en plus de pierres aux reins. Ou au contraire. Je me méfis. "Ah. la dernière fois j'ai mis plein de sel et j'ai du pisser du sang pour mieux aller. j'vais en mettre... DEUX GRAINS. C'est ben en masse." Et ça ne me donne pas de pierre aux reins, mais des dumplings qui goutent rien.

C'en est assez de cette métaphore gouteuse. eh. douteuse.

Là, j'ai commencé à travailler, et je me suis "débarassé" de toute ce que j'aimais dans la vie. Parce que tout ce que j'aime dans vie c'est contre-productif; fumer pis boère pis écouter/faire de la musique pis écrire un blog c'est pour les traineux, ceux qui ont pas de vie et qui tente désespérement de se convaincre qu'ils ont ben du fun. Moé, au moins je sais que j'ai pas de fun.

Et le reste que j'ai garder, je l'ai sublimé en responsabilitées, Miko, karate, faire des dumplings, faire à bouffer, être ailleurs que chez nous. Quoi. Faut ben que je travail pis que je sois sérieuse. Je respire le moins possible, si je me conscentre sur ma respiration, comment je vais finir mon travail?

Pis comme en ce moment je suis en prise à l'ironie et la frustration (mettons rage), j'aimerais profiter de cette tribune, cette méthode contre-productive, pour envoyer chier toute les personnes qui m'ont dit plusieurs fois que je ne prenais pas mon travail au sérieux, que je ne "travaillais pas" au travail, que je mettais aucun effort dans quoi que ce soit, que je suis paresseuse. Ça veux pas dire que si je n'ai pas une sale gueule comme vous que je ne travaille pas. Je vous accuse personnellement de comment je me sens ce temps-ci, en mode restriction : dégeulasse et pogner en dedans.

Vous vouliez la sale gueule? La voilà. Mordez vos osti de doigts.

samedi 8 octobre 2011

Les talons hauts.

Clac-clac-clac-clac.

Les cliquetis des talons hauts montent en écho contre les murs du hall d'entrée en granit. Les têtes se retournent à peine, marquées la dynamique du bon matin nonchalant. Un son familier. Des millions de cliquetis-clac, des millions de pas. Une horde de femmes prend les tours à bureaux d'assaut dans la métropole arborant fièrement leurs sabots de guerre des sexes, dans un brouhaha assourdissant. Lentement mais surement, à petits pas de geisha, elles remplissent les bureaux, et perchées là-haut, trouvent-elles peut-être une confirmation de leurs existences et de leurs sacrifices.

Clac-clac-clac-clac.

FAIT ÇA CLAIR, COYOTE.

Je suis fâché contre le port du talon haut. POURQUOI? Parce que des fois, oui, OUI, je flanche sous la pression sociale, surtout lorsqu'on me met au défi d'en porter pour toute une journée au bureau.

Le pire, c'est que c'est vraiment facile de se "sentir bien " en observant cette tradition féminine, de se "sentir femme " par procuration, juste parce que tu fais quelques choses d'exclusivement féminin. Juste parce que, le débalancement dans tes chevilles fait ressortir ton cul et que pour rétablir l'équilibre tu sors la poitrine en rejetant les épaules par en arrière.

Et c'est ça le corps d'une femme. Criss, ça marche même avec le mien! Je me sens comme un morceau de viande AUSSI ALLÉCHANT QUE TOUS LES AUTRES.

Des fois se rendre compte qu'on est à deux doigts de rentrer dans le moule te fait chérir ton instinct de rébellion, ta sensibilité poétique et ton sens de l'observation cynique à souhait.

Ce n'est pas la dernière fois que je mettrais des talons hauts pour aller au bureau, dans une soirée, ou ailleurs. Mais que l'ironie-reine-du-monde et la crampe dans mes mollets m'en soient témoin, l'estime de ma féminité et de mon image ne sera jamais remontée par des souliers. Aussi haut peuvent-ils être.

samedi 1 octobre 2011

bref contact.

J'ai rencontré un gars cette semaine - NON! Ne vous lancez pas sur le téléphone pour savoir si je suis enfin de retour dans le droit chemin, ou comme j'aime l'appeler : le chemin straight.

C'est juste un gars que je ne connaissais pas la semaine passée, et que j'ai rencontré cette semaine. C'était sensé être une rencontre business, rien de plus banal, du genre, montre-moi ce que t'as, je te donne ce que j'ai on se sert la main et on est content chacun de notre bord. (NON, je sais ce que vous pensez! pas services sexuels mutuels, bande de COCHONS!) Sauf qu'il y a eu un bref contact.

Dans les 30 minutes qu'ont duré le rendez-vous, j'ai l'impression qu'on a échangé UNE TONNE d'information l'un sur l'autre, un résumé compressé en .zip de nos vies.  Et j'ai bien l'impression de l'avoir écouté comme il faut. J'espère! J'espère! J'ai l'impression d'avoir fait de l'écoute active.

Tout ça, parce que j'ai avoué une faiblesse, ma vulnérabilité dès le début. Après tout, je n'avais rien à perdre, ça ne devait que durer 30 insignifiantes minutes, un mercredi soir.

Mais ce fut 30 minutes authentiques et drôlement placées dans l'horaire de ma vie.

jeudi 29 septembre 2011

Ce bon vieux Marcel

"Le bonheur est salutaire pour les corps, mais c’est le chagrin qui développe les forces de l’esprit."

-Marcel Proust


Wow, je crois que Marcel Proust est véritablement rendu mon auteur français favori! Dans les dents, Beaudelaire!

The Magnetic Fields - I don't want to get over you



I don't want to get over you.
I guess I could take a sleeping pill
And sleep at will
And not have to go through what I go through.
I guess I should take Prozac, right,
And just smile all night
At somebody new, somebody not too bright but sweet and kind
Who would try to get you off my mind.
I could leave this agony behind
Which is just what I'd do
If I wanted to,
But I don't want to get over you

Because I don't want to get over love.
I could listen to my therapist, pretend you don't exist and
Not have to dream of what I dream of
I could listen to all my friends and go out again
And pretend it's enough,
Or I could make a career of being blue—
I could dress in black and read Camus,
Smoke clove cigarettes and
Drink vermouth like I was 17
That would be a scream
But I don't want to get over you.

lundi 26 septembre 2011

dimanche 25 septembre 2011

les intentions de Miko

Je suis couchée dans mon grand lit, la tête qui tourne, l'estomac dans les talons, la bouche pâteuse. Le cœur serré, en plus. Alors que je suis sur le grabat et prête à accepter la mort qui envahira probablement mon corps prochainement, mon chien regarde jusqu'au plus profond de mon âme avec ses grands yeux bruns consciencieux qui semble dire "Je vais te protéger jusqu'à ce que tu ailles mieux." Alors envahie d'un espoir nouveau, j'étire ma main pour caresser le cabot qui a été doté, probablement par une force supérieur, d'une sagesse posée presque surnaturelle, mais il esquive mon mouvement et se retourne pour se lécher le péteux.



Est-ce que c'est ce que ça veut dire "prêter des intentions"? huh?

 U mad, Bro?

samedi 24 septembre 2011

Confession publique déplacée

Je ne sais pas comment dire ce que je m'apprête à dire sans brusquer personne. J'aime ça chialer mais m'appitoiyer sur mon sort, ça m'écoeure jusqu'au plus profond de mon être. Mais je crois que j'ai été fair avec pas mal tout le monde sauf moé dernièrement. Alors, faisons ça clair : Ma mère sera pas fière de moé.

Y'a pas trop longtemps, je fréquentais deux personnes en même temps. L'un qui a insisté plusieurs fois sur le point que j'étais le score de sa vie pendant que l'autre était pas capable de bander tellement j'étais poche. Et les deux avaient raison. Eh! Comment est-ce possible? J'ai le même corps, la même expérience, j'étais la même personne avec les deux. non? Le problème, c'est que j'aimais profondément l'autre et, que dieu me pardonne, j'me sacrais éperdument de l'un. 

Qu'il en ait pas un esti qui me revienne avec le speech que le sexe c'est une histoire de bas instincts charnelles ou n'importe quelles autres conneries. Le sexe c'est une histoire de tête. J'voulais tellement pas faire ça croche avec l'autre, que mes calculs effarés et mes angoisses aux sourcils froncés ont toute gâché. Ça a pas marché avec l'un (oh surprise), mais ça c'est une autre histoire.

En fait, je suis super fachée et déçue, de moé, oui, mais aussi de plein d'autres trucs qui se disent pas vraiment, même lors d'une confession publique déplacée.

lundi 19 septembre 2011

Les choux-fleurs marinés

Ça m'a frappé comme la foudre. Je restai immobile au milieu de la foule des passants flous et hasardeux, fixant droit devant moi, d'un regard vide la folie de la rue, alors que dansait sur ma langue le goût très précis des choux-fleurs marinés que ma tante Caroline me servait lorsque j'allais la visiter, il y a bien longtemps de cela. Tellement longtemps qu'au premier abord, le goût ne réveilla en moi qu'un souvenir, ou plutôt une rumeur d'un sentiment, comme un bruit sourd qui nous tire d'un sommeil agité, alors que l'on cherche en vain une réponse dans nos rêves. Je tenais d'une main le plat en styromousse de ma salade qui abritait, sans aucune prétention, le goût presque irréel et fuyant qui animait mes papilles gustatives et faisait dévaler mon cerveau à une vitesse phénoménale. J'aurais pu choisir un tout autre endroit que ce restaurant aux allures banales, et ne jamais avoir été témoin de la scène qui surgit de ma mémoire, et qui sans vraiment que je m'en aperçoive avait mouillé mes yeux faits rougir mes joues de honte au milieu du flot de gens de la rue Mont-Royal qui semblait tout d'un coup être devenus anonyme et sans pitié.



Alors que je revenais à la maison en tenant fermement le lourd pot Masson que ma tante avait entourée avec le plus grand soin d'un ruban orange brulé assorti à la couleur du liquide brun dans lequel marinaient les légumes, je m'arrêtai quelques instants face à un grand érable dans lequel, ce matin-là, j'avais aperçu un tamia rayé s'enfuir dans son nid. J'avançai tranquillement sur le terrain privé d'un vieil homme qui, disait-on, n'avait plus que la peau sur les os et que s'il prenait quelqu'un à s'aventurer dans son domaine, il lui croquait la tête et que sa bouche, qu'il ouvrait tellement grande qu'on racontait qu'on ne voyait à peine les yeux et  dont on entendait se briser les os de sa mâchoire, devenait comme un vortex qui avalait tout sur son passage. Je m'étendis au milieu des herbes piquantes pour chercher en vain le tamia alors que j'entendis la porte de la maison du vieil homme s'ouvrir dans un craquement spectaculaire qui même aujourd'hui me semble surnaturel. Je me levai d'un bond et pris mes jambes à mon coup, puisque du coin de l'oeil je devinai une silhouette rachitique entendre les bras dans les airs, rejoignant les branches des arbres au dessus de ma tête en criant des mots incompréhensibles. Ma panique confirmant les oui-dires, je fonçai la tête baissée vers ce que je croyais un meilleur futur alors que devant moi, l'air hébété, se tenait le tamia, vision duquel me fit perdre pied et je me retrouvai face contre terre, la terre étant, dans ce cas-là, je m'en souviens encore, le béton du trottoir. Je me relevai pour découvrir avec horreur que la jar de choux-fleurs marinés s'était également fracassé contre le sol, d’où se déversaient comme une blessure béante, comme les entrailles d'un samurai sous la lame du seppuku, les précieuses marinades. De mes mains tremblantes et incrustées de cailloux, je saisis l'un des légumes parmi les éclats de verre, les gouttes de sang qui coulait de mon nez et le liquide brun parfumé d'épices dont seule ma tante Caroline connaissait le secret, et je l'avalai sur-le-champ. Puis un autre. Puis un autre. Des larmes, qui comme aujourd’hui au milieu de la rue Mont-Royal, coulaient sur mes joues alors que je tenais entre mes doigts ensanglantés, le ruban orange brulé dont ma tante avait orné le cadeau des 7 ans de mariage de mes parents.

dimanche 18 septembre 2011

L'automne et ses mouvances

Ce froid, qui entre par les fenêtres de la maison qui sont restées entrouvertes probablement par habitude ou par le désir futile d'essayer d'arrêter la course du temps et des saisons, ce froid-là me rappelle lorsque, pleine d'espoir, j'ai pris mon maigre bagage en laissant derrière cette union qui était à la dérive depuis trop longtemps.

Le froid a sa manière particulière de rendre les humains vulnérables et de faire surgir leur vraie nature. Alors qu'il prépare la lente saignée du règne végétal, il enclenche en nous un mouvement viscéral, qui passe inaperçu pour les gens de notre époque. Après tout, on doit se préparer pour l'hiver, chercher un coin doux ou la saison terrible pourrait paraitre moins difficile.

Et c'est exactement pourquoi je me réjouis de voir l'automne et sa froideur prendre inévitablement le dessus sur l'été. La saison des décisions, la saison des grandes mouvances ou de la résignation et de l'attente m'a toujours fascinée au plus haut point.

Le corps humain change; on devient plus résistant face au mordant des matins glacials, pressant le pas tout de même, histoire de ne pas défier la nature. Et puis une fois à l'intérieur, lorsque nos lourds manteaux tombent de nos épaules, une bouffée de chaleur insupportable s'empare de nous, comme si l'automne nous rappelait que le froid béni qui nous fait avancer a également un prix.

jeudi 15 septembre 2011

Touriste de la stabilité

Depuis quelques temps, j'ai l'impression que j'ai fait beaucoup d'effort pour améliorer mon attitude et tempérer mes réactions. J'ai l'impression que j'entre véritablement en relation avec les autres. Je n'ai plus envie de briller devant eux et c'est appaisant.. Ça me rend heureuse d'avoir une routine le matin, avoir un horaire de souper, une structure de travail, un rituel le soir. Au bureau, je suis tournée vers mon écran, je blend-in. Tout ce que je fais, je le fais avec un entrain modéré, sainement, genre.

J'ai l'impression du réel et de faire du vrai. C'est un beau bien-être dont, j'imagine, la plupart de gens se contente joyeusement.

Ceci dit. Je n'ai pas l'impression que c'est une réalité qui m'appartient véritablement. J'ai l'impression d'être une visiteuse, une étudiante étrangère en stage. J'ai l'impression que la stabilité anonyme que j'expérimente présentement ne fera pas véritablement partie de ma vie. Mais pour l'instant, je prend des photos. Je n'ai pas le mal du pays.

Maudit que c'est beau ici, chaud et humide... Mais doux!


jeudi 8 septembre 2011

99 Ways to Die (Part 2)

I could feel the poison made his way deeper into my veins, like a pack of needles stomping the very soul of me. I wanted to scream and shout but I was unable to. Even the slightest move I made caused me a stunning, unbearable pain.
I could see the shadow at the corner of my eyes. There he was, at less than 3 meters from me, digging slowly into the sand. He was molting, rubbing his nose on a sharp rock. I thought to myself that it was the perfect time to attack him. If I was to lose my life in such a demeaning way, at least I would take him down with me.
That would be the end of me, not trying to cling on to life, but rushing toward death just to overpower a snake. A fucking common snake, all by himself in the desert.
 “Yes coyote is a creature of treachery, I told myself. Honor goes down the drain when revenge is on the line, true. But coyote is also clever.”
…And that’s kind of when I stopped fighting. Watching the perfectly clear blue sky over the desert. My muscles went numb. So I held my breath, a smile on my face, and I passed out.
I woke up several hours later to a decreasing moon. The summer was almost gone but the wind was still warm. As I rose up from this black dreamless sleep,I tried to see if the snake was still there. But the only thing I saw was a shred of dead skin being blown gently by the summer breeze.
And that’s all that remained of him.

mercredi 7 septembre 2011

99 ways to die.

I always thought that I would have a quick death. As a matter of fact, I often thought of the proper way to die and in every scenarios, I can’t see anything else than something sudden. A blow of a sword slipping right from my heart to my head, cutting off the rest in a clean and precise fashion, a meaningless accident or a fucking light bolt burning the very life out of me.
I can’t help but to smile, as I lay dying, of how naive I was until this very morning, when this fucking snake bit off my face and neck. I feel sick to my stomach and my vision is getting blurry. If I could vomit I would... but my neck narrowing with every breath I draw. All I can do is trying to stay calm, as I watch in the clear blue sky, the sun shining down the desert.
Fuck.
I laid on its nest without realising it. When I saw him, I kicked him away. I should have killed him. I had it coming, probably. I lost my edge.
And everything that goes with it.

lundi 5 septembre 2011

La sagesse de Miko

Depuis que Miko est entré dans ma vie, je me rend compte à quel point la condition humaine est une situation absolument absurde. Sérieusement, qui peut-être assez étourdie pour croire qu'il est possible de vivre dans une société composée d'une majorité de gens émotionnellement instables, voir même malades, qui ont tous une vision personnelle et dont les attentes vis à vis les uns les autres ne sont jamais communiquées, ou pire encore, le sont de façon partielle ou codée?

Et qui de ce troupeau de malades mentaux peut se rendre compte de leurs conditions? Et qui sont les individus courageux de ce nombre réduit qui tenteront de changer leurs patterns? Et combien d'entre eux seront assez humble pour ne pas rejetter le blâme sur la realité émotionelle de l'autre et l'identifiant ainsi comme la source du problème?

Quand Miko me regarde, y'a pas de hier, il n'y a que des maintenants et d'éventuels demains. Il n'est pas faché que je le chasse lorsque mon lit se rétrécie soudainement; il fait son petit bonhomme de chemin. Ça ne lui dérange pas que j'aime quelqu'un d'autre, ou que quelqu'un m'aime plus fort que lui, que je passe des soirées avec d'autres pendant qu'il reste à la maison. Sa conscience ne s'embourbe pas dans les dédales de l'auto-flagellation émotionelle. Il ne se rappelle peut-être même pas de moi. Il n'a qu'un vague souvenir d'une émotion agréable qui le satisfait.

Même s'il ne reçoit pas la reconnaissance, aussi petite soit-elle, de l'amour qu'il me donne, notre relation ne changera pas demain. Et lorsqu'il veut que je l'aime, il ne me le demande pas; il impose son amour...La plus belle des exigeances.

Je me demande souvent pourquoi il ne peut pas parler. J'aimerais entendre sa voix, mais je sais que ça ruinerait le tout. Mon chien est assez sage pour ne pas laisser la parole entraver la manière la plus efficasse et clair de communiquer qui soit sur terre.


jeudi 25 août 2011

J'écris comme Stephanie Meyer. Mais j'suis ben Meyer qu'elle.

Oui, quand je lis un livre, je m'imbibe du style de l'auteur... qu'il soit bon ou non. C'est pourquoi j'ai écris cette mini-nouvelle. Je me suis inspiré partiellement de ce qui s'est passé dans ma vie, et croyez-le ou non, de la mort de Jack Layton. LOL. Enjoy. Mettons que la prochaine fois je vais essayer de lire du Garcia Marquez. (;

Just last week, he told me that he wanted "to see me again" and I just lost it. It's so easy to fall for this guy, as if I was always standing, flickering at the edge of a cliff. I know the sight by heart, I have been here before. I felt its rocky surface against my teeth; it's hard as hell and on top of that, I left it unscratched. I guess that's what you get when you think you are as light as the wind and that you are free. When you think that you are invincible, you only crash down harder.

Therefore, I violently discarded his request. I remembered the stunning pain I felt inside my chest, and this feeling of utter idiocy that I got from looking at a mirror or at a kissing couple. The truth is, I thought I was way stronger than that. That I was way above this wish that gnaws my stomach right now.


So when I learn of his accident this morning I did not know what to think. And it was as if he had found a perfect way of betraying my already shaky trust – in him and in me. This guy always loved game, and I’m pretty sure I was one of his favorite pawns. A week from now, I didn’t even want to see him. And now, his absence is rendering my presence on this world absolutely ludicrous.

I never trusted him. I don’t trust him now either. I always wanted to know what he was really up to, but I never got close enough to him to decide whether he was a brilliant self-suffer genius or just the regular liar with a never ending bag of bullshit at his disposable to awe us all away.

And now I am unsure of everything. I am pondering his every word, every looks he gave me. I am also thinking of everything I never told him. No, I never clearly told him what I wanted from him. He couldn't know; even I didn’t. Each time I started think about it, I just sighted and evaded the subject. I told myself countless time : "Why can't I just be with him and feel that way, at this exact moment in time for ever and leave it at that?" and just like that, all my foolishness seemed so far away from me. I felt so great, so open-minded and free-spirited. It is only now, after his lost, that I can clearly see that I was afraid as hell.

vendredi 19 août 2011

Une histoire à rire debout

J'ai rarement des soirées plates. Même les soirées plates, je trouve le moyen de les rehausser. Même quand on joue à Metal Gear Solid avec Tats avec une coupe de sip de splif dans le casque, on fait parler Naked Snake comme un poète français et c'est tout à fait hilarant. Des soirées surprises dans le quartier gai pour voir un spectacle de dragqueen avec Tonya or get our shit together by putting our swag on sua well, c'est spontanée et parfait. Appendre à faire du trackstand sous les étoiles filantes, c'est magique.

Des soirées parfaitement awesome, des histoires de pêches miraculeuses, j'en ai une panoplie ... et c'est tellement doux. Mais quand dans une seule soirée tu...

Retrouves une cousine éloignée
Décortiques une histoire insolite
Danses avec une professionnelle
Fais un exorcisme
Rencontres une inconnue deux fois de suite
Chantes du Gerry Boulet VRAIMENT FORT
Fais une course dans ton taxi contre un petit BUM (et tu gagnes)
T'embarres dehors avec ton chien...

...Je suis certaine que les gens me croit pas tant que ça quand je leur raconte mes aventures, ils croient que j'en met trop, parce qu'elles sont trop folles, trop trippantes. Nah. C'est juste que même les petites histoires pour moi sont importantes. Imaginez celle qui sont à rire debout!


mercredi 17 août 2011

JE SUIS UN PEU TANNÉE

J'ai accepté d'avoir un emploi stable et relativement plate. Résultat, je fais des sous, j'ai ma petite unité familiale et tout va bien... pourquoi je me sens encore sous la supervision de tous les papas et toutes les mamans de la terre?

Depuis l'an passé je demande beaucoup d'aide des gens autour de moi. Mais là je suis un peu tannée.

Je me demande si les gens ont un certain pouvoir sur ma vie et les grandes décisions que je dois prendre. Je veux dire, à chaque fois que je suis devant un problème je me retourne vers d'autres gens, je prend le pouls, je m'avance pas trop. Mais je suis écœurer d'accorder plus de valeur à leur observations extérieures qu'à mes intuitions, qu'à ce que je juge correct.

Je suis un peu tannée de me faire dire quoi faire, quand et comment, qui fréquenter, qui ne plus voir, qu'est-ce que je devrais faire comme prochain move au travail, à la maison, au cœur.

Et les justifications, c'est ce qui est le plus intolérable. Les c'est trop dur! Les c'est facile! Les tu devrais pas et les tu dois, j'en ai plein la tête, et je vois plus clair du tout.

Mais d'un autre côté, j'ai perdu beaucoup de belles occasions en me fiant seulement à mon instinct de mangouste affolée. Ma Lady boss ma dit que j'avais beaucoup d'assurance et un potentiel de feu, mais que je m'en rendais pas compte et que si je continuais à jouer safe, à la place d'avancer à pas de souris, je finirais comme l'ours au zoo de Granby qui fait toujours la même routine... over and over again.

Je suis un peu tannée de moé aussi, qui est pas capable de faire mes propres choix.

mardi 16 août 2011

Le sac rouge (exercise de style 1)

Il y a une semaine, j'ai posté un exercice de style intitulé "Le sac rouge" où je demandais de réécrire le texte, de se l'approprier. Voici la réponse de Adrian Hetson. Elle en a fait deux versions, mais je préfère la deuxième.


The Red Handbag II

The crowd descends the staircase in silence.
At this early hour, many are still half asleep.
They all quicken their pace
as the vibration of the approaching train can be felt underfoot.
Time is precious.
And the morning passengers are the worst pressed for time.

An old man descends the stairs one at a time
on his way to the embarkment.
In his right hand he holds his cane
while his left hand grips onto the central bannister.
Despite his fragile appearance, life is good.
He is returning home from a sleepover
at his girlfriend's house.
Margaret is ten years younger than him
which makes her seventy-nine years old.
He's an old goat but he can still keep up with her in the bedroom.
He whistles to himself as he slowly continues down the stairs,
lost in his reverie.

Behind the old man,
a young woman with an enormous red handbag
is sighing loudly in exasperation.
She is late.
Again.
That makes three times this week alone.
Her supervisor warned her that the next time she was late,
there would be an interview with the big boss.
Shit! That's all she needs.
An interview with the company's CEO, Ross Desmarais.
There were rumors running through the office that
she had been sleeping with him.
Given that the rumors were true,
she would probably get fired. Again.
"No favoritism for the office slut",
would be the verdict.
And what did she get out of it?
Well, this gorgeous, red Prada bag, for one.
Sex with Ross was definately mediocre.
But this red, Prada handbag that he gave her
was absolutely delicious.

Her dreams of life as a fashion Diva are interrupted
when she hears the sound of the train doors opening,
The young woman passes the old man.
In her haste she bangs into the old man with her big, red handbag.
She feels badly about it
but continues on to catch the train.
She is really late.
And her feet are already killing her in these shoes.
Her heels are high enough to cause a sprain
should she take a misstep
so she moves towards the train doors
with little baby steps.
"Why did I have to wear these bloody shoes?", she asks herself.
Despite the shoes,
she manages to slip into the subway just in time.

The subway is so packed that she is barely in the train.
Nobody moves aside to give her some space.
The crowded train resists her efforts
to move deeper into the subway car.
Great!
That is all she needs.
"It is probably my karma for bumping into that old man on the stairs," she thinks.
"Now it's my turn."

Half of her big, red Prada bag is hanging out of the train.
The train doors close.
Most of the big, red handbag is caught outside of the doors.

As she turns around to struggle with the doors,
trying in vain to get them to open,
she sees the old man that she passed on the staircase.
He is on his hands and knees
at the foot of the stairs.
"Oh! my God!", she gasps outloud. "What have I done?"
She pushes again to seperate the doors:
a final attempt to rescue her handbag
and run to help the old man.
One last push and the doors reopen.

She clutches her bag to her chest
But her heels prevent her from moving quickly.
The doors open and close with such speed.
She is caught on the train,
unable to repair the damage she has done.
The train starts to move away.
Her last view is that of the old man struggling to get up.

Her bag is safe
but she feels like hell.
"I am a selfish monster", she concludes.
"When am I going to get my shit together?"
As she continues on her way to work,
she feels the weight of the world on her right shoulder.
And on her left one,
she feels the weight of her big, red Prada bag.