jeudi 29 septembre 2011

Ce bon vieux Marcel

"Le bonheur est salutaire pour les corps, mais c’est le chagrin qui développe les forces de l’esprit."

-Marcel Proust


Wow, je crois que Marcel Proust est véritablement rendu mon auteur français favori! Dans les dents, Beaudelaire!

The Magnetic Fields - I don't want to get over you



I don't want to get over you.
I guess I could take a sleeping pill
And sleep at will
And not have to go through what I go through.
I guess I should take Prozac, right,
And just smile all night
At somebody new, somebody not too bright but sweet and kind
Who would try to get you off my mind.
I could leave this agony behind
Which is just what I'd do
If I wanted to,
But I don't want to get over you

Because I don't want to get over love.
I could listen to my therapist, pretend you don't exist and
Not have to dream of what I dream of
I could listen to all my friends and go out again
And pretend it's enough,
Or I could make a career of being blue—
I could dress in black and read Camus,
Smoke clove cigarettes and
Drink vermouth like I was 17
That would be a scream
But I don't want to get over you.

lundi 26 septembre 2011

dimanche 25 septembre 2011

les intentions de Miko

Je suis couchée dans mon grand lit, la tête qui tourne, l'estomac dans les talons, la bouche pâteuse. Le cœur serré, en plus. Alors que je suis sur le grabat et prête à accepter la mort qui envahira probablement mon corps prochainement, mon chien regarde jusqu'au plus profond de mon âme avec ses grands yeux bruns consciencieux qui semble dire "Je vais te protéger jusqu'à ce que tu ailles mieux." Alors envahie d'un espoir nouveau, j'étire ma main pour caresser le cabot qui a été doté, probablement par une force supérieur, d'une sagesse posée presque surnaturelle, mais il esquive mon mouvement et se retourne pour se lécher le péteux.



Est-ce que c'est ce que ça veut dire "prêter des intentions"? huh?

 U mad, Bro?

samedi 24 septembre 2011

Confession publique déplacée

Je ne sais pas comment dire ce que je m'apprête à dire sans brusquer personne. J'aime ça chialer mais m'appitoiyer sur mon sort, ça m'écoeure jusqu'au plus profond de mon être. Mais je crois que j'ai été fair avec pas mal tout le monde sauf moé dernièrement. Alors, faisons ça clair : Ma mère sera pas fière de moé.

Y'a pas trop longtemps, je fréquentais deux personnes en même temps. L'un qui a insisté plusieurs fois sur le point que j'étais le score de sa vie pendant que l'autre était pas capable de bander tellement j'étais poche. Et les deux avaient raison. Eh! Comment est-ce possible? J'ai le même corps, la même expérience, j'étais la même personne avec les deux. non? Le problème, c'est que j'aimais profondément l'autre et, que dieu me pardonne, j'me sacrais éperdument de l'un. 

Qu'il en ait pas un esti qui me revienne avec le speech que le sexe c'est une histoire de bas instincts charnelles ou n'importe quelles autres conneries. Le sexe c'est une histoire de tête. J'voulais tellement pas faire ça croche avec l'autre, que mes calculs effarés et mes angoisses aux sourcils froncés ont toute gâché. Ça a pas marché avec l'un (oh surprise), mais ça c'est une autre histoire.

En fait, je suis super fachée et déçue, de moé, oui, mais aussi de plein d'autres trucs qui se disent pas vraiment, même lors d'une confession publique déplacée.

lundi 19 septembre 2011

Les choux-fleurs marinés

Ça m'a frappé comme la foudre. Je restai immobile au milieu de la foule des passants flous et hasardeux, fixant droit devant moi, d'un regard vide la folie de la rue, alors que dansait sur ma langue le goût très précis des choux-fleurs marinés que ma tante Caroline me servait lorsque j'allais la visiter, il y a bien longtemps de cela. Tellement longtemps qu'au premier abord, le goût ne réveilla en moi qu'un souvenir, ou plutôt une rumeur d'un sentiment, comme un bruit sourd qui nous tire d'un sommeil agité, alors que l'on cherche en vain une réponse dans nos rêves. Je tenais d'une main le plat en styromousse de ma salade qui abritait, sans aucune prétention, le goût presque irréel et fuyant qui animait mes papilles gustatives et faisait dévaler mon cerveau à une vitesse phénoménale. J'aurais pu choisir un tout autre endroit que ce restaurant aux allures banales, et ne jamais avoir été témoin de la scène qui surgit de ma mémoire, et qui sans vraiment que je m'en aperçoive avait mouillé mes yeux faits rougir mes joues de honte au milieu du flot de gens de la rue Mont-Royal qui semblait tout d'un coup être devenus anonyme et sans pitié.



Alors que je revenais à la maison en tenant fermement le lourd pot Masson que ma tante avait entourée avec le plus grand soin d'un ruban orange brulé assorti à la couleur du liquide brun dans lequel marinaient les légumes, je m'arrêtai quelques instants face à un grand érable dans lequel, ce matin-là, j'avais aperçu un tamia rayé s'enfuir dans son nid. J'avançai tranquillement sur le terrain privé d'un vieil homme qui, disait-on, n'avait plus que la peau sur les os et que s'il prenait quelqu'un à s'aventurer dans son domaine, il lui croquait la tête et que sa bouche, qu'il ouvrait tellement grande qu'on racontait qu'on ne voyait à peine les yeux et  dont on entendait se briser les os de sa mâchoire, devenait comme un vortex qui avalait tout sur son passage. Je m'étendis au milieu des herbes piquantes pour chercher en vain le tamia alors que j'entendis la porte de la maison du vieil homme s'ouvrir dans un craquement spectaculaire qui même aujourd'hui me semble surnaturel. Je me levai d'un bond et pris mes jambes à mon coup, puisque du coin de l'oeil je devinai une silhouette rachitique entendre les bras dans les airs, rejoignant les branches des arbres au dessus de ma tête en criant des mots incompréhensibles. Ma panique confirmant les oui-dires, je fonçai la tête baissée vers ce que je croyais un meilleur futur alors que devant moi, l'air hébété, se tenait le tamia, vision duquel me fit perdre pied et je me retrouvai face contre terre, la terre étant, dans ce cas-là, je m'en souviens encore, le béton du trottoir. Je me relevai pour découvrir avec horreur que la jar de choux-fleurs marinés s'était également fracassé contre le sol, d’où se déversaient comme une blessure béante, comme les entrailles d'un samurai sous la lame du seppuku, les précieuses marinades. De mes mains tremblantes et incrustées de cailloux, je saisis l'un des légumes parmi les éclats de verre, les gouttes de sang qui coulait de mon nez et le liquide brun parfumé d'épices dont seule ma tante Caroline connaissait le secret, et je l'avalai sur-le-champ. Puis un autre. Puis un autre. Des larmes, qui comme aujourd’hui au milieu de la rue Mont-Royal, coulaient sur mes joues alors que je tenais entre mes doigts ensanglantés, le ruban orange brulé dont ma tante avait orné le cadeau des 7 ans de mariage de mes parents.

dimanche 18 septembre 2011

L'automne et ses mouvances

Ce froid, qui entre par les fenêtres de la maison qui sont restées entrouvertes probablement par habitude ou par le désir futile d'essayer d'arrêter la course du temps et des saisons, ce froid-là me rappelle lorsque, pleine d'espoir, j'ai pris mon maigre bagage en laissant derrière cette union qui était à la dérive depuis trop longtemps.

Le froid a sa manière particulière de rendre les humains vulnérables et de faire surgir leur vraie nature. Alors qu'il prépare la lente saignée du règne végétal, il enclenche en nous un mouvement viscéral, qui passe inaperçu pour les gens de notre époque. Après tout, on doit se préparer pour l'hiver, chercher un coin doux ou la saison terrible pourrait paraitre moins difficile.

Et c'est exactement pourquoi je me réjouis de voir l'automne et sa froideur prendre inévitablement le dessus sur l'été. La saison des décisions, la saison des grandes mouvances ou de la résignation et de l'attente m'a toujours fascinée au plus haut point.

Le corps humain change; on devient plus résistant face au mordant des matins glacials, pressant le pas tout de même, histoire de ne pas défier la nature. Et puis une fois à l'intérieur, lorsque nos lourds manteaux tombent de nos épaules, une bouffée de chaleur insupportable s'empare de nous, comme si l'automne nous rappelait que le froid béni qui nous fait avancer a également un prix.

jeudi 15 septembre 2011

Touriste de la stabilité

Depuis quelques temps, j'ai l'impression que j'ai fait beaucoup d'effort pour améliorer mon attitude et tempérer mes réactions. J'ai l'impression que j'entre véritablement en relation avec les autres. Je n'ai plus envie de briller devant eux et c'est appaisant.. Ça me rend heureuse d'avoir une routine le matin, avoir un horaire de souper, une structure de travail, un rituel le soir. Au bureau, je suis tournée vers mon écran, je blend-in. Tout ce que je fais, je le fais avec un entrain modéré, sainement, genre.

J'ai l'impression du réel et de faire du vrai. C'est un beau bien-être dont, j'imagine, la plupart de gens se contente joyeusement.

Ceci dit. Je n'ai pas l'impression que c'est une réalité qui m'appartient véritablement. J'ai l'impression d'être une visiteuse, une étudiante étrangère en stage. J'ai l'impression que la stabilité anonyme que j'expérimente présentement ne fera pas véritablement partie de ma vie. Mais pour l'instant, je prend des photos. Je n'ai pas le mal du pays.

Maudit que c'est beau ici, chaud et humide... Mais doux!


jeudi 8 septembre 2011

99 Ways to Die (Part 2)

I could feel the poison made his way deeper into my veins, like a pack of needles stomping the very soul of me. I wanted to scream and shout but I was unable to. Even the slightest move I made caused me a stunning, unbearable pain.
I could see the shadow at the corner of my eyes. There he was, at less than 3 meters from me, digging slowly into the sand. He was molting, rubbing his nose on a sharp rock. I thought to myself that it was the perfect time to attack him. If I was to lose my life in such a demeaning way, at least I would take him down with me.
That would be the end of me, not trying to cling on to life, but rushing toward death just to overpower a snake. A fucking common snake, all by himself in the desert.
 “Yes coyote is a creature of treachery, I told myself. Honor goes down the drain when revenge is on the line, true. But coyote is also clever.”
…And that’s kind of when I stopped fighting. Watching the perfectly clear blue sky over the desert. My muscles went numb. So I held my breath, a smile on my face, and I passed out.
I woke up several hours later to a decreasing moon. The summer was almost gone but the wind was still warm. As I rose up from this black dreamless sleep,I tried to see if the snake was still there. But the only thing I saw was a shred of dead skin being blown gently by the summer breeze.
And that’s all that remained of him.

mercredi 7 septembre 2011

99 ways to die.

I always thought that I would have a quick death. As a matter of fact, I often thought of the proper way to die and in every scenarios, I can’t see anything else than something sudden. A blow of a sword slipping right from my heart to my head, cutting off the rest in a clean and precise fashion, a meaningless accident or a fucking light bolt burning the very life out of me.
I can’t help but to smile, as I lay dying, of how naive I was until this very morning, when this fucking snake bit off my face and neck. I feel sick to my stomach and my vision is getting blurry. If I could vomit I would... but my neck narrowing with every breath I draw. All I can do is trying to stay calm, as I watch in the clear blue sky, the sun shining down the desert.
Fuck.
I laid on its nest without realising it. When I saw him, I kicked him away. I should have killed him. I had it coming, probably. I lost my edge.
And everything that goes with it.

lundi 5 septembre 2011

La sagesse de Miko

Depuis que Miko est entré dans ma vie, je me rend compte à quel point la condition humaine est une situation absolument absurde. Sérieusement, qui peut-être assez étourdie pour croire qu'il est possible de vivre dans une société composée d'une majorité de gens émotionnellement instables, voir même malades, qui ont tous une vision personnelle et dont les attentes vis à vis les uns les autres ne sont jamais communiquées, ou pire encore, le sont de façon partielle ou codée?

Et qui de ce troupeau de malades mentaux peut se rendre compte de leurs conditions? Et qui sont les individus courageux de ce nombre réduit qui tenteront de changer leurs patterns? Et combien d'entre eux seront assez humble pour ne pas rejetter le blâme sur la realité émotionelle de l'autre et l'identifiant ainsi comme la source du problème?

Quand Miko me regarde, y'a pas de hier, il n'y a que des maintenants et d'éventuels demains. Il n'est pas faché que je le chasse lorsque mon lit se rétrécie soudainement; il fait son petit bonhomme de chemin. Ça ne lui dérange pas que j'aime quelqu'un d'autre, ou que quelqu'un m'aime plus fort que lui, que je passe des soirées avec d'autres pendant qu'il reste à la maison. Sa conscience ne s'embourbe pas dans les dédales de l'auto-flagellation émotionelle. Il ne se rappelle peut-être même pas de moi. Il n'a qu'un vague souvenir d'une émotion agréable qui le satisfait.

Même s'il ne reçoit pas la reconnaissance, aussi petite soit-elle, de l'amour qu'il me donne, notre relation ne changera pas demain. Et lorsqu'il veut que je l'aime, il ne me le demande pas; il impose son amour...La plus belle des exigeances.

Je me demande souvent pourquoi il ne peut pas parler. J'aimerais entendre sa voix, mais je sais que ça ruinerait le tout. Mon chien est assez sage pour ne pas laisser la parole entraver la manière la plus efficasse et clair de communiquer qui soit sur terre.