mercredi 18 janvier 2012

Le Départ

Ce soir c'était la dernière fois que je voyais ma psy. C'est fini, je suis guérie, mais pas trop. En fait, c'est parfait. Il faut bien mettre un peu de piment dans ma vie et, inévitablement, dans celles de ceux qui m'entourent. 

« Qu'est-ce que ça te fait de terminer notre relation?»

Pourtant, je viens de lui faire un résumé complet de mon année dégueulasse. Avec ce que je lui ai dit, elle doit comprendre que je mets tout ça derrière moi, dans mon petit baluchon, et que je m'en servirai probablement tout au long de ma vie.

« Non, non, qu'est-ce que ça te fait de savoir que l'on se verra plus? » 

De quoi elle parle? Je viens de lui dire que je vois que j'ai fait beaucoup de travail et que je ne suis pas sur le point d'arrêter juste parce que je ne serai plus en thérapie. 

« Et tu ne me verras plus. »


Ouan, pis? Elle roule des yeux. 

« Je vais m'ennuyer de notre relation. Pas toi?»

Euh. Quoi? Je vais m'ennuyer d'être en thérapie, je vais m'ennuyer de ses insights clairs et de ses méthodes de subtile provocation. Mais d’elle?

Silence.


« Tu sais, Coyote Impertinent, dans le paradigme de l'image fantaisiste que j'entretiens de toi, ça aurait été complètement normal, ou alors typique, que tu ne te présentes pas a notre dernier rendez-vous. C'est comme ça, quand tu vois que les gens, pour une raison ou une autre, ne sont plus adéquats, tu les sacres aux poubelles avec les autres kleenex utilisent. Tu es déjà loin, loin, loin.» 


Est-ce qu'elle s'attendait à autre chose venant de moi? Je me le demande

« S'attacher fait partie d'une relation, et si tu différenciais le regard de l'autre de la relation avec les autres, tu ne resterais pas la, en silence, à fixer la porte de sortie.»

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Sur le coin de l'Église et Wellington, de grosses larmes coulaient sur mes joues, fouettées par le vent froid cruel mois de janvier. Dans mes oreilles: 


Serve God, love me and mend
This is not the end
Lived unbruised, we are friends

I'm sorry
I'm sorry

Sigh no more, no more

One foot in sea, one on shore
My heart was never pure
You know me
                   ...You know me
.

dimanche 15 janvier 2012

L'heure du Tigre

Hier dans la nuit, je me réveille en sursaut après avoir reçu une grosse patte rugueuse dans face. Mon chien dort à côté de moi à poings fermés (à pattes fermées?), en ronflant impitoyablement tout son soûl. Mais contrairement à d'autres qui ont déjà habité mon lit, l'élan sonore de son sommeil profond ne me dérange pas. Je l'aime, mon chien handicapé. Je l'aime en tabarnac. 

C'est donc à 4 h 30 du matin que je commence à faire la rétrospective de ma situation. On dirait qu'à cette heure-là, tout est plus évident et très clair, du moins, pour moi. (Selon les Chinois, c'est l'heure du Tigre, alors, point made.) 

Une réplique du film Milk résonne encore dans ma tête " ... and I never did a single thing I am proud of.". Ah! Si seulement Harvey Milk aurait pu se douter de l'effet qu'il aurait sur les générations futures, sur ma vie à moi, peut-être que ça lui aurait donné encore un peu plus de courage.

C'est difficile pour moi de communiquer ce qui se passe ces temps-ci. Même écrire ce billet, je trouve ça difficile, et j'ai peine à aligner les mots qui coulent habituellement d'une source si rapide que mes doigts ont peine à suivre le flot de ma pensée.

Je me sens à côté de la track. Je me demande pourquoi je m'acharne à faire un travail qui m'est complètement austère et étranger, alors que je me sens capable de réaliser n'importe quoi. Même si l’heure du Tigre m’apporte le courage de regarder les choses en face et que j’ai l'impression que j’ai le devoir, voir la force, de prendre les choses en main, j’ai aucune idée par où commencer. Je me sens coupable d'avoir laissé les choses dégénérer autour de moi. Peut-être que je devrais commencer par là. Arrêter de me sentir coupable.

... Ou arrêter de boire.

dimanche 1 janvier 2012

Mains propres, coeur propre

Aujourd'hui premier jour de l'année 2012, j'ai fait le ménage de ma chambre. Parce que je me suis levé avec une écoeurantite de tout ce qui était autour de moi.Ce n'est pas que c'était sale, ou à l'envers. C'était encombré. Ça m'arrive une ou deux fois par année, j'appelle ça la purge. J'essaye de ramasser des bebelles le moins possible, mais je finis toujours par entasser des choses dans ma bibliothèque, dans le fond de ma garde-robe, dans mes tiroirs...

Je sacre tout aux vidanges. 

Mais, oh surprise, je n'ai presque rien jeté cette année. À la place, j'ai décidé de tout remettre en ordre, de tout remettre à sa place. Ça m'a pris un effort pas mal plus grand, mais je me sens mieux. Je me sens attaché à ce que j'ai gardé, enfin. J'ai toujours "reparti à neuf", aujourd'hui je pars à dix. 

C'est au moins ça de gagné!