mercredi 30 novembre 2011

à propos de Marjorie Raymond

OK. 

Je crois que c'est le temps que je me prononce sur le cas de l'intimidation chez les kids à l'école, parce que j'ai ben beau être impertinente et faire des blogues poétique et indirectement incorrect sur l'utilisation salutaire du tricot, sur les talons-hauts et sur tous les autres futilités inhérentes de notre société moderne, le cas de Marjorie Raymond qui s'est enlevé la vie, ça me fait de quoi. C'est comme si j'avais perdu personnellement une bataille.

Moé, j'crachais dans face des bullies à l'école quand la personne était pas capable de se défendre, parce qu'elle était trop sensible, parce qu'elle croyait que c'était normal de se laisser marcher dessus. Combien de fois j'ai reçu des coups dans le ventre parce que j'avais osé me lever contre les agents du gouvernement silencieux de la cours d'école? Combien de fois ai-je déversé tout le flegme que ma jeune conscience pouvait verbaliser à l'époque contre l'injustice de ces gens unilatéraux et vicieux? Contre l'autorité qui préférait administrer d'importants papiers d'éducation-somnabule, les yeux fermés dans leur bureau à serrures doubles? 

Et combien j'ai ragé contre ces âmes tourmentées qui ne trouvaient pas le courage de se lever de combattre leur propre l'oppression? Et combien j'ai ragé de ne pas pouvoir en faire plus pour aller les chercher ou de ne pas avoir la compassion nécessaire pour les réconforter dans leurs tristes desseins?

Oui, ce soir, j'ai l'impression que je me suis battue pour rien. Comme si je n'avais pas pu transmettre adéquatement ma haine aiguisé de l'injustice. Mon sentiment de défaite amère, doublé de révolte impromptue me donne envie de repasser tous les moments de ma vie où j'ai manqué de courage. Oui, la belle bataille que j'ai menée pendant la plus grande part de ma vie, je l'ai perdu dès que j'ai cru l'avoir gagné.

Je sais que c'est un peu dur d'entendre ce que je viens de dire, ce n'est pas très prometteur d'un avenir meilleur. Non. Mais si ça peut vous donner le goût de vous lever et de cracher dans face des bullies, ça fera partie de mes efforts de guerre.

Coyote.

dimanche 20 novembre 2011

Tricote-moi un mouton.

clic-cling schwip stwip. 

ÇA, pour ceux qui ont une oreille vierge d'onomatopées, c'est le son des baguettes qui se cognent, le fil qui entoure la maille et le fil qui glisse d'une aiguille à l'autre. C'est le son qui en plus de celui de la pluie, définit le dimanche après midi. 

Il y a quelque chose de tellement humble dans l'action de tricoter. Je sais que ça va vous sembler très réducteur, mais la vie prend tout son sens lorsque, complètement absorbée dans une action monotone et répétitive, tu transcendes tes ambitions futiles en efforts constants et rangés. Rangée par rangée.

Tout à coup, les secondes, les minutes que tu passes ressemblent à ces mailles que tu tricotes; une suite logique d'actions, imbriquées l'une dans l'autre, liées par le fil du temps. Touts les gestes que tu poses s'orientent vers un but tellement simple, mais aussi de tellement crucial. 

Mais manque pas ta maille. Parce que contrairement à la courte pointe imaginaire du temps qui passe, tu vois exactement où tu as manqué de courage et où tu as laissé tout foirer dans ton tricot.

dimanche 13 novembre 2011

Pourquoi écrire? La réponse 6 ans plus tard.

OK, oui c'est vrai, ça fait un moment.

J'ai l'impression d'être au CEGEP et de répondre à l'insatiable question de ma prof d'écriture Catherine Ewing. « POURQUOI ÉCRIRE ». Elle nous la posait toutes les semaines, formulée de façons différentes, en amenant quelques facettes nouvelles à chaque fois. J'n'y ai jamais vraiment répondu; je me sentais un peu mal que ça ne soit pas un besoin impératif, une urgence qui liait le bout de mes doigts à un crayon ou aux touches de mon clavier. Écrire pour moi, c'est normal. Il n'y a rien de grand au fait que j'écrive, ou que p'tit coune en Europe écrive. Des mots résonnent dans les pas que je fais, s'initient dans l'air que je respire, se cachent dans les images que parcourent mes yeux. Et parfois, je les grave sur une feuilles. Mais pas la plupart du temps.

Écrire c'est tout ce que je fais.


Hey maudit, moi qui voulais faire un billet sur le tricot et la neige. Parfois, j'en ai trop à dire pour écrire. Pourquoi écrire quand tout autour de moi semble déjà avoir sa raison d'être? La question ne se pose même pas. J'imagine que celle que devrait poser Mme Ewing ça serait plutôt... Pourécrirequoi?