samedi 2 novembre 2013

Pantère

Lorsque la nuit tombe
que les muscles se détendent
que la poitrine se désserre
et que la chaleur du sang s'échappe des joues malgré elles
les gens la tremblent
et tu avances.

Le noir est tien
et tu files lentement
savourant chacun de tes pas
léger comme la poudre
ton corps est tien
ton air est tien
ton air est tout
tout entoure ton corps
et ton coeur entour tout

Tu marches lentement
jusqu'au bout de la nuit
du pas assuré de l'élu.

lundi 21 janvier 2013

Les bebelles dans les boîtes de Cracker Jack

Attention: Ceci est un texte de pseudo autothérapie du à une overdose de "In Treatment". Je vous déconseille de lire ce billet si vous vous attendez à quelques choses d'altruiste et détaché. Vous aurez été prévenu.

Je me suis toujours demandé pourquoi j'étais si rancunière. Parce que je le suis beaucoup. En fait, je n'ai aucune idée à quel point je peux porter de rancune, ni combien de temps je peux la faire fermenter à l'intérieur de moi. C'est surement parce que je n'ai pas d'indicateur de rancune, mon coeur ne supporte mal l'amertume; ça s'entend en empuantant les artères, comme une bière à l'arrière-gout pognant se déposant sur la langue épaisse de l'alcoolique qui boit vite une deuxième lampée pour faire passer le gout.

C'est surement pourquoi j'essaye de pardonner aux gens qui m'ont fait de la peine le plus vite possible. J'hais ça le gout de la bière.

La vérité? J'ai toujours eu de la facilité dans mes relations interpersonnelles, jusqu'à ce qu'il y aille un problème. Jusque-là, tout le monde peut se reconnaître parce que bon, c'est facile de voguer sur une mer bien lisse. Quand il y a un problème, je déguerpi le plus loin possible et j'évite la tempête. 

"Y'a rien là, Coyote Impertinent, tout le monde fait ça, que j'entends.Tu mets tes big-girls pants, tu pardonnes et ça finit là."

J'ai l'impression que cette rupture-là, peu importe son importance dans la vie réelle, sera toujours là, comme si que cette chicane s'était cristallisée en un filtre qui sera projeté en continue par dessus la "vraie vie". Ce moment-là est a touché la vérité. Il à part du temps, le dominant entièrement.

Mais bon, comme notre société, coupable de tous les crimes contre elle-même, met beaucoup d'emphase sur le pardon, sur la confiance envers les autres, la bonacité, la tolérance et la maturité émotionnelle, je pardonne pour ne pas souffrir le courroux de mes pairs!

Je coupe ma colère à ras le sol. Je ne peux plus être fâché contre mon pardonné, alors je garde ça pour moi. Je ne suis plus en droit de vivre ma colère donc, les raisins de la colère se transforment en RACINE DE LA RANCUNE.

BAM, LES AMIS.

(En plus, imaginez-vous dont, on peut faire de la bière avec des racines.)

J'ai de la rancune parce que j'ai de la misère à vraiment pardonner. Mes pardons je les donne comme les bebelles dans une boîte de Cracker Jack. Ça fait passer les grosses pleures de crocodiles. Ça marche pour un bout, pis finalement tu te rends compte que tu t'es fait avoir, pis que dans le fond, tu n’aimes même pas ça, les Cracker Jack.

mardi 15 janvier 2013

Le Tweet de haine

Alors, je revenais paisiblement chez moi après une journée quand même agréable au bureau. J'avais juste vraiment trop hâte d'écouter In Treatment, qui met en vedette mon chum (comme dit ma blonde) Gabriel Byrne, qui joue un thérapeute désemparé par les malheurs de ses patients (quin, une plug gratisse!), quand tout à coup, mes oreilles se sont mises à ciller.

Tout près de moi, un couple d'anglais ( oui, il faut bien le spécifier) discutait, que dis-je, scandait sur le fait que leur maudit boss faisait des fautes dans ses courriels. Of course, he's fucking French.

Ok.

Comme je suis une personne relativement détachée du combat linguistique ( LOL, je rectifie, mettons que je suis en paix avec mon opinion et j'essaye pas de la faire avaler aux autres... en tout cas, de moins en moins), donc, comme je suis une enfant sage, je fais semblant de rien avoir entendu, les yeux fixés l'application des mots croisés de La Presse.

-This guy, even I can write better in French. He things he's so mighty now that he's got that new law on his side.

-Yeah, what could be more stupid than this effing law! They are segregating themselves from the world. They think the world revolves around quebec, truth is, no one gives a fuck about them!

-Anyway their French is terrible, and the way they speak, echh, makes you wonder why they still want to keep their wreck of a language.

Ouch.

Je leur lance non subtilement un regard outré, voire même menaçant, mais je ne dis rien. Je me félicite de ma maturité. Ils rient.

It's ok, she probably didn't understand half of it.

                Station de l'église, ouverture des portes de l'autre côté.

Alors, je sors à toute vitesse et pèse furieusement sur mon application Twitter pour écrire un commentaire de haine envers les maudits anglais, quand tout à coup, apparait à côté de moi une excellente amie. Et tout d'un coup j'ai honte. Elle me sourit.

Long time no see! What have you been up to?

Et j'oublie mon tweet inachevé. Ça sert à rien. J'ai beaucoup d'amis et de gens dans mon entourage qui sont anglos, beaucoup de ces gens me sont précieux. Souvent j'ai l'impression qu'ils font un véritable effort pour être avec moi, alors j'essaye dans faire aussi.C'est ça qui compte. Mais bon, mettons que je m'emporte facilement.

Voilà ce que j'aurais du lui dire à ces idiots (sans distinction de langage) dans le métro, au lieu de vouloir honteusement tweeter de la haine:

Tu as une opinion et une vision des choses simpliste, complaisante et unilatérale, ce qui fait que, malheureusement, tu ne pourras jamais comprendre, et encore moins accepter la différence et l'amalgame qui composent et font avancer le Québec.

Plus, you're a cunt.


samedi 12 janvier 2013

Le mensonge

J'ai menti à un pur étranger, pour rien, juste comme ça. Je savais que ce n'était qu'un passant que je ne croiserais plus jamais, dans le tollé de visages anonymes qui défilent follement de tous les côtés, leur quotidien se fracassant contre le mien.

Il n'avait aucune méchanceté en lui, il me lançait une main honnête, simplement, sans arrière-pensées :

"Excuse-me, where did you buy that bag?"

"Oh it's handmade"

"Wow, what is it made of? Is that real basket-ball fabric? Who did it?"

"My mother did", mentis-je.

"Well, I'd pay her to make me one! Could she do it?"

"Oh, well... my... My mother is dead." que j'lui réponds en le regardant dans les yeux. 

Et puis j'esquisse un sourire humble qui semble répondre à sa gêne : "C'est correct, tu ne le savais pas ". Visiblement mal à l’aise, l'étranger s'excuse et nous nous laissons emporter naturellement par le flot de la foule, dans des directions opposées, complètement opposées.

Le seul contact que je n'aurais jamais avec cette personne aura été un mensonge éhonté, une rebuffade sans vergogne, complètement inutile. Comme s'il avait posé un regard intrusif dans ma vie,  j'ai senti que je ne lui devais aucune explication, à lui et son honnêteté désarmante. 

C'était tellement plus facile de laisser une forte impression. Pas trop à l'étranger, beaucoup à moi. 

En vérité, je n'ai aucune idée pourquoi je lui ai menti, pourquoi j'avais besoin d'un regard sympathisant, aussi feint soit-il, à ce moment-là.

Tout le monde ment. Quelqu'un qui dit qu'il ne ment pas est un sale menteur. Les autres sont des menteurs hygiéniques. C'est au moins ça.

vendredi 18 mai 2012

La puanteur

Aveuglés par les projecteurs à mensonge, les yeux masqués par la brume médiatique;

Les oreilles bouchées indifférentes aux tympans crevés par les attaques assourdissantes;

Ceux qui tournent le dos aux corps sanglants, immobilisés par les coups de matraque subventionnés;

Silencieux devant les bouches bâillonnées du rouge l’étendard qui fut le notre;

Il reste est une odeur fétide de la décomposition du pays que battirent nos ancêtres;

De votre haut-le-cœur, l’exhalation vomitive de la démocratie millénaire;

Vous pouvez la sentir aussi, n’est-ce pas?

dimanche 25 mars 2012

Rechercher l'urgence ou courrir après sa queue.

Je dis souvent que je veux écrire, que j'ai des idées plein la tête. J'entends souvent de la part de mon entourage qu'ils croient en mes projets artistiques. Il y a que du positif autour de moi, que des encouragements, que du beau.

Mais je ne fais pas grand-chose.

Je suis fascinée par ceux qui ont une urgence de créer, l'authenticité qu'ils dégagent et leur coeur. J'en ai beaucoup, de ce genre de personnes autour de moi! Ils entrent dans la même pièce que moi et, peu importe si je prends toute l'attention des convives avides de bla-bla, je sens au plus profond de moi que je suis une imposteure. Un grand talent niaiseux et sans discipline.

Je mets rarement mon coeur à l'ouvrage, ou alors qu'à moitié. En fait, j'attend le bon moment, j'attend les conditions nécessaires et je recherche l'urgence de créer. Mais vous savez quoi? Ça donne rien pantoute. Sophie me l'a craché dans face il y a quelques mois : « Coyote Impertinent, t'es yenk une osti de paresseuse.» Je pense que c'est la soirée ou j'ai bu le plus vite de toute ma vie pour essayer d'oublier, ou au moins d'estomper les mots dits avec une franchise à la fois dérisoire et parfaite qui sont restés gravés dans ma mémoire affective depuis.

Ben c'est vrai. C'est ben vrai! Faut que je débloque mon coeur et que je me lance, mais je suis terrorisée à l'idée de ne pas faire le bon choix. Je n'ai jamais véritablement pris de risque, à l'instar de ces grands artistes aux coeurs purs qui gravitent autour de mon bloc de pierre interstellaire

Comment vous faites pour payer votre loyer, tabarnac?

dimanche 4 mars 2012

les débuts

Pourquoi ne pas commencer comme ça :

Il était une fois, une vieille dame attendait patiemment la mort en compagnie de son chien...

Ah! Ça ne commence rien du tout! Ça serait la fin de l'histoire. Et les fins sont toujours plus longues que les débuts, avez-vous remarqué? Dans la vie du moins, c'est vrai.